Pourquoi j’aime mon métier?

Le massage est un retour aux sources. Enfant, je massais les membres de ma famille, mes amies… J’ignorais simplement que cela pouvait être un métier. C’est bien plus tard, vers l’âge de 30 ans, après avoir reçu un massage extraordinaire que l’idée de ma reconversion est née.

Quand j’installe une femme et que je pose mes mains sur elle, l’émotion du premier contact est toujours intense. Je me sens honorée d’avoir sa confiance dans un moment aussi intime.

Dès lors mon unique objectif est d’être parfaitement ajustée à son besoin, de la choyer, d’entendre et de comprendre ce que son corps exprime pour lui répondre au mieux. Ce que je perçois me touche et donne un sens à mon travail.

Etant manuelle et hypersensible, mes mains sont presque autonomes dans leurs mouvements, mêlant technique et intuition. Masser me libère l’esprit.

Enfin, après la séance quand je constate un changement positif: une détente atteinte ou accrue, une respiration plus lente, un débit de parole plus posé, un regard plus ouvert, une humeur plus joyeuse… Je me sens utile.

Pourquoi masser uniquement les femmes?

Lorsque que j’informe mes clientes que mes massages sont exclusivement destinés aux femmes, les réactions sont souvent les mêmes: soit un regard complice, sous-entendu « je comprends »…. Soit une inquiétude: « vous avez déjà vécu des situations difficiles avec des comportements déplacés? »… soit encore : « mais pourtant, si c’est sur recommandation vous ne risquez rien? »

Alors tout d’abord je tiens à préciser que je n’ai rien contre ces messieurs, pour la plupart je n’avais strictement rien à leur reprocher. Au contraire, généralement fort sympathiques et respectueux, à quelques rares exceptions près.

J’ai conscience que le fait « d’exclure » les hommes est une forme de discrimination — pas si simple à assumer — ce qui m’incitait jusqu’ici à me justifier.

Mais avec du recul, et une réflexion approfondie sur l’évolution de mon activité professionnelle, je réalise que c’est une décision prise non pas « contre » les hommes, mais « pour » les femmes.

J’ai toujours évolué dans les milieux très féminins, et les femmes sont ce que je connais le mieux, tout simplement.

C’est auprès d’elles que je me sens à ma place, utile.

Un jour, mon rhumatologue a dit en substance: « le problème, c’est que les femmes ne se plaignent jamais! Elles supportent la douleur jusqu’à ce que ce soit vraiment impossible à vivre, et là c’est beaucoup plus difficile de les soigner! »

Il est sans doute vrai que les femmes, souvent, « encaissent » au-delà du supportable. Que ce soit physiquement, psychiquement ou émotionnellement.

Aussi, je crois être profondément féministe; apporter du soin et de l’attention aux femmes est en quelque sorte une mission, dans un lieu sécure aménagé uniquement pour elles. Car malgré de nombreuses avancées positives, les femmes sont encore conditionnées par des siècles d’histoire à faire passer les besoins des autres avant les leurs.

Pourquoi être une militante du bien-être?

Le « bien-être » est tout sauf superficiel, même si le terme est parfois galvaudé. Il devrait être le compagnon inséparable du stress.

De nos jours il est vrai que les choses bougent peu à peu dans l’entreprise ou au sein de certaines institutions. Pourtant c’est encore insuffisant, et contre ce stress nous sommes parfois notre pire ennemi. Notre héritage culturel, notre éducation, les injonctions de notre société nous ont conditionné(e)s à en faire trop, à aller au-delà de ce que nous pouvons supporter.

Le plaisir associé au bien-être est encore mal vu, suspect. On ressent de la culpabilité à « oser » se faire du bien, comme si c’était un luxe que l’on s’accordait sans avoir rien fait pour le mériter. Comme si c’était une preuve de paraisse, un manque d’ambition, une façon méprisable de profiter alors que d’autres triment.

J’accueille de plus en plus de femmes en pré ou post burnout; elles attendent d’avoir épuisé toutes leurs réserves avant de s’autoriser à prendre un temps pour elles, et à ce stade ce n’est vraiment pas du luxe mais bien une nécessité.

Alors je suis une militante du bien-être. Dans le sens où je distille dès que je peux mes idées sur ce sujet. J’aimerais apporter ma petite contribution au changement global de mentalité. Que les femmes n’aient plus à se justifier (je viens parce que j’ai mal au dos…) pour se faire masser et prendre soin d’elles, enfin.

En clin d’oeil à quelques vieux slogans publicitaires bien connus, je dirai pour conclure:

« quelques grammes de bien-être dans un monde de brutes! »

ou encore

« un massage, et ça repart! »

À bonne entendeuse 😉